Le post du 19 juillet 2009 vous avait laissés à la planche 15 du découpage (page 17 de l'album). Petiot quitte Villeneuve et s'installe à Paris. Nous sommes en 1933, et le "bon docteur" se constitue assez rapidement une clientèle de nécessiteux, de drogués et de jeunes filles enceintes qui souhaitent ne plus l'être. Ce dévouement exemplaire envers des patients dont aucun de ses confrères ne veut, va à nouveau attirer sur lui l'intérêt de la police. Page 21 deux inspecteurs sonnent chez lui :
Je n'ai pu m'empêcher de reprendre, pour l'un des deux policiers, le visage du commissaire qui interroge la grande Fréhel, dans "Fleur bleue", le récit de Laurent F. Bollée consacré à la chanteuse, paru dans (À Suivre) n°207 en avril 1995 :
L'action de "Fleur bleue" se passe dix ans plus tard, juste après la deuxième guerre, dans le même quartier, le IXe, que la séquence du "Docteur Petiot"... C'est après, mais dessiné avant :
Revenons à Petiot : deux pages plus loin, je dois créer deux vignettes pour illustrer un texte off. Le docteur habite rue Caumartin, non loin des Grands Boulevards. J'ai alors l'idée de réutiliser les alentours de la station de métro Bonne Nouvelle, qui est au cœur du premier chapitre de "Meurtres pour mémoire", le roman de Didier Daeninckx que j'ai illustré en 1991.
Voici les photos de repérage faites à l'époque :
Eh oui, du beau noir et blanc argentique format 6x6, s'il vous plaît ! En ces temps reculés - il y a dix-huit ans, mine de rien - il n'y avait pas d'appareil photo numérique... Et si j'utilisais le 6x6 - oh ! juste une pâle copie de Rolleiflex signée Yashica -, c'est parce que ce format était suffisamment grand pour que je me contente des planches contact.
C'est la troisième prise de vue que j'avais utilisée telle quelle pour illustrer les pages 34-35 du polar :
(La repro est faite directement à partir du livre parce que j'ai vendu l'original sans en garder de trace, là !)
Je me sers du deuxième cliché pour le docteur Petiot :
Dernière de ces réminiscences : les pages 28 et 29 relatent le sort affreusement ironique de la famille Kneller, rescapée de la rafle du Vel' d'Hiv' de juillet 1942 pour tomber dans les griffes de Petiot.
Cette discrète vignette en haut de la page 29 :
ne peut que faire écho à cette illustration des pages 52-53 de "Meurtres pour mémoire" :
Meurtres pour mémoire de Didier Daeninckx,
© Futuropolis/Gallimard 1991
(Même remarque que plus haut sur la qualité de la repro, mais là, l'original m'a été volé).© Futuropolis/Gallimard 1991
Les bus de la RATP chargent les Algériens arrêtés lors de la manifestation du 17 octobre 1961 comme ils ont chargé les Juifs raflés du 16 juillet 1942. Le parallèle n'échappe pas à Roger Thiraud, le jeune professeur d'histoire protagoniste du roman de Daeninckx, qui paiera de sa vie sa plongée dans quarante ans d'histoire non officielle de la France...
Pour conclure, pensez-vous que ce soit la vanité qui m'ait poussée à me citer moi-même ? C'est plutôt l'évidence de motifs profondément à l'œuvre dans des récits pourtant très éloignés par leur style et la période où je les ai réalisés.
Allez, pour vous remercier de m'avoir lue jusqu'ici, le story-board intégral des planches 16 à 27 du "Docteur Petiot" !
1 commentaire:
Quel travail ma belle! et surtout la patience et la joie que tu nous partages en expliquant ta façon de procéder... Un amour de petite Jeanne!
J'ai besoin de leçon particulière aussi pour mettre l'agenda et tous les liens dans la marge comme tu sais le faire... A quand ton petit tour au Mont Louis????
Des bises toutes rousses d'automne.
POLSKA
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