samedi 6 février 2010

Le Vampire, ou "Merci, Monsieur Murnau"

Comme je l'indiquais dans mon premier billet sur ce nouvel album, le scénariste Rodolphe place d'emblée le criminel Peter Kürten, plus connu par son surnom de "Vampire de Düsseldorf", sous le signe d'un autre vampire : Nosferatu. Le plus simplement du monde : l'histoire commence dans une salle de cinéma où est projeté le "Nosferatu" de Murnau. C'est l'occasion pour moi de voir enfin ce grand classique du cinéma muet, que je ne connais que par le remake qu'en a fait Werner Herzog en 1979, avec Klaus Kinski dans le rôle titre.

La page 1et les deux suivantes citent littéralement quelques plans de la fin du film. Munie des indications du scénario, je repère ces plans, et photographie les arrêts sur image. Certes, j'aurais pu faire des captures d'écran, mais prendre des photos, c'est plus rigolo.


 

  

 
Nosferatu, une symphonie de la terreur
de F. W. Murnau

Passer du cinéma à la bande dessinée n'a rien d'évident : ces photogrammes ont tous la même taille et les mêmes proportions, ce n'est pas le cas des cases de BD ; il faut les agencer ensemble sur une seule planche, qui plus est la première. Je tâtonne donc un peu.


 

  
 © Jeanne Puchol

Cette troisième version nous convient. Je l'agrandis pour la reporter sur la feuille au format définitif, puis procède à l'encrage du dessin ainsi obtenu.

 

Reste à procéder à la mise en couleurs pour obtenir la page telle qu'elle apparaît dans l'album.

couleurs : L. Yérathel
© Casterman

Outre la figure du vampire - "Nosferatu" est une adaptation du "Dracula" de Bram Stoker -, le film situe l'époque : il date de 1922, Rodolphe n'a donc pas hésité à imaginer que notre sinistre personnage retourne le voir en 1928, année où démarre notre histoire. Il permet enfin de débuter l'album avec un double huis-clos - celui du cinéma, celui de la chambre où se déroule la scène - qui instaure d'emblée une atmosphère bien oppressante.
Pour moi, cela a été un grand plaisir de dessiner ces cases d'après des plans pratiquement fixes - c'est souvent le cas des films muets - et tous magnifiquement composés... Merci, Monsieur Murnau.

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