dimanche 6 avril 2008

La musique vaut-elle le dérangement ?


C'est le thème provocateur du numéro 21 des Allumés du Jazz, dont j'ai eu le plaisir de réaliser l'illustration de couverture. C'était formulé un peu différemment au départ : "Qu'est-ce que la musique peut encore nous apporter ?", m'avait susurré Jean Rochard, l'un des rédacteurs en chef, à l'oreille (via combiné téléphonique). On le voit, je ne suis pas allée chercher bien loin l'oreille ici représentée. Je réalise à l'instant qu'ainsi allongée à l'horizontale, formant relief labyrinthique dans une dune, cette malheureuse oreille risque fort de se retrouver ensablée, un comble !
Les Allumés du Jazz, pour ceux qui ne connaîtraient pas, "c'est le premier endroit où se retrouvent des labels de production de jazz indépendants de toutes obédiences et d'orientations fort diverses. Tout y est envisagé, depuis la plus profonde tradition jusqu'à la plus extrême modernité. Tous les courants y sont représentés. Au-delà, cette disposition prépare l'avenir pour un accueil sans peur d'autres formes connues et inconnues". Le journal éponyme est une "sacrée publication à la périodicité diablement aléatoire saluée par toute la profession..." (les citations sont extraites du site, cliquez ici pour vous y rendre). Quelle modestie ! Car c'est surtout un journal où l'on peut lire des textes magnifiques et engagés, consacrés au jazz, bien sûr, mais aussi à la musique en général, au cinéma, à la littérature, bref à la culture : une sacrée publication, en effet, au contenu diablement politique, qui résiste avec panache à l'abrutissement ambiant.
Non, vous ne la trouverez pas en kiosque. Déçus ? Il suffit de vous y abonner, et c'est gratuit ! Décidément, ces "Allumés"-là portent bien leur nom...

Pour le plaisir de yeux, je mets les illustrations que j'ai réalisées pour les numéros 19 et 20, sur deux articles de Jean-Louis Wiart. Son nom vous dit quelque chose à juste titre : il dirige la maison de production Axolotl Jazz, pour laquelle j'ai fait une pochette de CD (voir post du 16 mars).



"La femme aux gants" (Allumés du Jazz #20) rend hommage à la chanteuse Anita O'Day, décédée quelques mois auparavant, et évoque en particulier son apparition en capeline et gants blancs au Festival 1958 de Newport.


"Lire" (Allumés du Jazz #19) est un plaidoyer superbe et superbement écrit pour la lecture.

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